La contrefaçon de la Présence de Dieu

Les contrefaçons de la Présence de Dieu revêtent presque toujours le caractère d'un sentiment agréable: le croyant se livre alors imprudemment à ce qu'il ressent - une sensation indéfinissable qui le pénètre et le subjugue - et il s'y abandonne. Il ne se doute pas qu'il vient de donner accès aux mauvais esprits à l'endroit même où en temps normal se manifestent les aspirations spirituelles les plus intimes et les plus profondes de son être.

Lorsque le croyant soupire après le sentiment intime de la Présence de Dieu - ce désir peut se préciser de façon plus ou moins intense dans un contexte de passivité - l'ennemi, subtil et rusé, s'approche alors, provoque des sensations de paix et de calme, peut même l'envelopper de lumière, et le séduit en murmurant: "Enfin la voici, cette Présence après laquelle je soupirais".

C'est une façon de procéder de l'ennemi: il y en a d'autres, innombrables.

Le fidèle, au vu de cette expérience, se considère comme privilégié: "Dieu s'est révélé à moi! Il m'a parlé!". Il n'est pas sur ses gardes: il est bien loin de songer à l'ennemi de nos âmes. Pour lui, ces manifestations sont divines: il les accepte sans qu'aucun doute affleure sa pensée. Du moment qu'il attribue à Dieu ce qui provient du camp ennemi, il se place sous sa dépendance. L'ennemi a gagné sur lui le terrain qui revient à Dieu.

La victime est convaincue d'avoir été choisie par Dieu de façon merveilleuse pour quelque importante mission. Elle écoute les suggestions de l'ennemi et croit que Dieu lui commande telle ou telle chose. Le "moi" est nourri et fortifié par cette expérience. La victime sent une puissance secrète décupler ses forces - elle peut tout, maintenant: Dieu lui a parlé. Elle bénéficie d'une faveur spéciale. Désormais, son soutien et sa force sont cette fausse "présence" qu'elle croit divine: elle met toute sa confiance dans "ses expériences" et néglige Dieu et les Écritures.

Comme elle est assurée que Dieu lui parle, elle refuse absolument tout conseil, toute direction, et développe une tendance à l'infaillibilité. Comment écouterait-elle les autres ? Eux n'ont pas eu de révélation directe! Douter de ses "communications" est le comble du péché...

Elle n'a plus qu'à obéir, même si la direction prise est contraire au bon sens et à la raison, même si c'est en opposition directe avec l'esprit des Écritures. L'être humain ainsi séduit n'emploie ni sa raison - "ce serait charnel" - ni son bon sens - "ce serait un manque de foi". Quant à sa conscience, elle a cessé de parler.

Elle se croit plus avancée qu'elle ne l'est réellement, et est amenée à agir au-delà de la mesure de foi et de connaissance qu'elle a atteinte, de sorte qu'elle s'expose aux coups de l'adversaire de nos âmes, qui lui cache sa vraie condition.

Jessie Penn-Lewis, La guerre aux saints

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