Troublants trous noirs philosophiques
Lorsqu'Onfray nous dit que Dieu n'existe pas, qu'il n'y a rien après la mort, que lui répondre ? Est-ce de sa faute si les circonstances de la vie l'ont fermé à la Révélation de Dieu ? (1).
Onfray combat la religion : tant mieux! Que de dégâts la religion n'a-t-elle pas faits au cours des siècles! Jésus n'a jamais voulu le christianisme!
Lorsque Comte-Sponville nous dit qu'il ne sait pas si Dieu existe ou pas, qu'il n'y a probablement rien après la mort, que lui répondre ? Est-ce de sa faute si les circonstances de la vie l'ont amené à douter ? (2). Pour Comte-Sponville, la religion est douteuse : elle correspond exactement à ce que l'homme désire - trop facile! Et en effet : combien se créent leur propre religion!
Tous deux ont raison dans leur première approche : la religion peut apporter la mort, et elle est un système humain fabriqué sur mesure - et coupé de la réalité - qui se donne bonne conscience, et qui domine spirituellement ses adhérents.
Où ils deviennent moins lisibles, c'est lorsqu'ils se disent hédoniste pour Onfray, et matérialiste pour Comte-Sponville. Ce n'est pas le "mangeons et buvons, car demain nous mourrons" de la Bible (Esaïe 22:13 et 1 Cor 15:32), mais ça y ressemble un peu... mais finalement, là n'est pas le problème - celui-ci se situe dans la cohérence de leur pensée : si Dieu n'existe [probablement] pas, s'il n'y a [probablement] rien après la mort, alors pourquoi vivre une vie qui n'a pas de sens ? Ce n'est pas cohérent...
Pourquoi profiter de la vie ? S'il n'y a rien après la mort, tout ce que nous avons vécu, tout ce que nous avons été, est anéanti!
Vivons-nous alors pour nos semblables, pour nos descendants ? Mais s'il n'y a rien après la mort, tout ce qu'ils auront vécu, tout ce qu'ils auront été, sera aussi anéanti!
Face à l'éternité de l'univers, nos vies ne sont même pas un milliardième de milliardième de milliardième de seconde! S'il n'y a pas de monde spirituel, si tout disparaît à la mort physique, à quoi bon continuer de vivre une vie qui n'a pas de sens ? Ce n'est pas cohérent...
N'y aurait-il pas un doute dans leur esprit, particulièrement celui de Comte-Sponville ? "Et si jamais il y avait quand même quelque chose ? Restons quand même en vie! On ne sait jamais!"
Ou peut-être un espoir dans l'évolution de la civilisation ? "Peut-être nos lointains descendants pourront-ils vaincre la mort... on n'aura alors pas vécu en vain, car EUX seront devenus éternels". Si c'est le cas, chapeau! Tant de sacrifice pour les futures générations force l'admiration.
Autre hypothèse : l'espoir que nos lointains descendants pourront nous ressusciter... cela n'est de loin pas exclu.
Mais tout cela ne ressemble-t-il pas à de la foi ? Foi en l'avenir, foi en l'homme.
Je ne suis pas Onfray, ni Comte-Sponville : eux seuls savent ce qui se passe dans leurs pensées, quels sont leurs espoirs, ce qui se cache peut-être dans leur inconscient.
Ce qui est certain, c'est que nous n'avons pas à les juger.
Peut-on cependant les convaincre ?
Seul l'Esprit peut convaincre de tels hommes.
Ce sont nos semblables, avec les mêmes doutes et les mêmes espoirs que nous. Ce qui leur manque, c'est la Révélation.
Bon sujet de prière.
(1) Michel Onfray est « pris en charge » de 10 ans à 14 ans dans un pensionnat catholique à Giel dans l'Orne qui fait office d'orphelinat et qu'il décrit comme un lieu de souffrance — « Je fus l'habitant de cette fournaise vicieuse » — dans la préface d'un de ses ouvrages, La Puissance d’exister et, également, de manière courte dans la préface de son Crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne (Wikipédia)
(2) Il dit avoir perdu la foi à 18 ans, mais il reste de cette foi, chez lui, une morale gréco-judéo-chrétienne et une spiritualité laïque (Wikipédia). Applaudissons cependant Comte-Sponville lorsqu'il dit : « Nous sommes déjà dans le Royaume ; l’éternité, c’est maintenant » (L'esprit de l’athéisme, Albin Michel, 2006, p. 217).
Onfray combat la religion : tant mieux! Que de dégâts la religion n'a-t-elle pas faits au cours des siècles! Jésus n'a jamais voulu le christianisme!
Lorsque Comte-Sponville nous dit qu'il ne sait pas si Dieu existe ou pas, qu'il n'y a probablement rien après la mort, que lui répondre ? Est-ce de sa faute si les circonstances de la vie l'ont amené à douter ? (2). Pour Comte-Sponville, la religion est douteuse : elle correspond exactement à ce que l'homme désire - trop facile! Et en effet : combien se créent leur propre religion!
Tous deux ont raison dans leur première approche : la religion peut apporter la mort, et elle est un système humain fabriqué sur mesure - et coupé de la réalité - qui se donne bonne conscience, et qui domine spirituellement ses adhérents.
Crédits photo : Le Figaro |
Pourquoi profiter de la vie ? S'il n'y a rien après la mort, tout ce que nous avons vécu, tout ce que nous avons été, est anéanti!
Vivons-nous alors pour nos semblables, pour nos descendants ? Mais s'il n'y a rien après la mort, tout ce qu'ils auront vécu, tout ce qu'ils auront été, sera aussi anéanti!
Face à l'éternité de l'univers, nos vies ne sont même pas un milliardième de milliardième de milliardième de seconde! S'il n'y a pas de monde spirituel, si tout disparaît à la mort physique, à quoi bon continuer de vivre une vie qui n'a pas de sens ? Ce n'est pas cohérent...
N'y aurait-il pas un doute dans leur esprit, particulièrement celui de Comte-Sponville ? "Et si jamais il y avait quand même quelque chose ? Restons quand même en vie! On ne sait jamais!"
Ou peut-être un espoir dans l'évolution de la civilisation ? "Peut-être nos lointains descendants pourront-ils vaincre la mort... on n'aura alors pas vécu en vain, car EUX seront devenus éternels". Si c'est le cas, chapeau! Tant de sacrifice pour les futures générations force l'admiration.
Autre hypothèse : l'espoir que nos lointains descendants pourront nous ressusciter... cela n'est de loin pas exclu.
Mais tout cela ne ressemble-t-il pas à de la foi ? Foi en l'avenir, foi en l'homme.
Je ne suis pas Onfray, ni Comte-Sponville : eux seuls savent ce qui se passe dans leurs pensées, quels sont leurs espoirs, ce qui se cache peut-être dans leur inconscient.
Ce qui est certain, c'est que nous n'avons pas à les juger.
Peut-on cependant les convaincre ?
Seul l'Esprit peut convaincre de tels hommes.
Ce sont nos semblables, avec les mêmes doutes et les mêmes espoirs que nous. Ce qui leur manque, c'est la Révélation.
Bon sujet de prière.
(1) Michel Onfray est « pris en charge » de 10 ans à 14 ans dans un pensionnat catholique à Giel dans l'Orne qui fait office d'orphelinat et qu'il décrit comme un lieu de souffrance — « Je fus l'habitant de cette fournaise vicieuse » — dans la préface d'un de ses ouvrages, La Puissance d’exister et, également, de manière courte dans la préface de son Crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne (Wikipédia)
(2) Il dit avoir perdu la foi à 18 ans, mais il reste de cette foi, chez lui, une morale gréco-judéo-chrétienne et une spiritualité laïque (Wikipédia). Applaudissons cependant Comte-Sponville lorsqu'il dit : « Nous sommes déjà dans le Royaume ; l’éternité, c’est maintenant » (L'esprit de l’athéisme, Albin Michel, 2006, p. 217).