Le "jeu de la mort" mal interprété ?
C'est sans doute l'une des plus célèbres expériences scientifiques de l'histoire de la psychologie, au point qu'elle a même inspiré, il y a cinq ans, un documentaire polémique en France, Le Jeu de la mort. (*) Au début des années 1960, Stanley Milgram, chercheur à Yale, demande à des individus sélectionnés par petite annonce d'infliger des chocs électriques d'intensité croissante à d'autres individus (qui, eux, sont en réalité des acteurs, et ne reçoivent en fait pas de chocs) s'ils échouent à retenir des mots. Le tout sous la supervision d'un scientifique, et en leur faisant croire qu'ils participent à une étude sur l'influence de la punition sur l'apprentissage. Dans la variante la plus connue de l'expérience, 65% des individus allèrent jusqu'à la tension maximale, et potentiellement mortelle, de 450 V. L'expérience est devenue emblématique, résume la British Psychological Society, de la façon dont «des gens ordinaire