Sa vie fut une censure constante contre toute espèce d'esprit mercenaire

"Le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l'évangile, de vivre de l'évangile", c'est-à-dire que de même qu'autrefois les sacrificateurs et les Lévites vivaient des offrandes présentées par le peuple, de même maintenant ceux qui sont réellement appelés de Dieu, doués par Christ, et préparés par le Saint Esprit à prêcher l'évangile, et qui se donnent entièrement à cette oeuvre excellente, ceux-là, disons-nous, ont droit moralement à être entretenus quant à leurs besoins temporels. Non qu'ils aient à attendre de ceux auxquels ils prêchent la Parole, un paiement fixe. Il n'y a rien de pareil dans le Nouveau Testament. L'ouvrier doit s'attendre à son maître seul pour son entretien. Malheur à lui s'il regarde à l'Église ou à des hommes, quels qu'ils soient! Les sacrificateurs et les Lévites avaient leur portion en l'Éternel et la recevaient de Lui - il était le lot de leur héritage. Il est vrai qu'il voulait que les Israélites le servissent dans la personne de ses serviteurs. Il leur disait ce qu'ils devaient donner, et ils étaient bénis en donnant - donner, était leur privilège aussi bien que leur devoir - s'ils eussent refusé ou négligé de le faire, la sécheresse et la stérilité de leurs champs en aurait été la conséquence (Aggée 1:5-11).

Mais les sacrificateurs et les Lévites devaient s'attendre à l'Éternel seul. Si le peuple manquait à apporter ses offrandes, les Lévites devaient retourner à leurs champs et travailler pour leur entretien. Ils ne pouvaient pas entrer en procès au sujet des dîmes et des offrandes, leur seul recours devait être au Dieu d'Israël qui les avait consacrés à son service et leur avait donné ce service à accomplir.

Il en est de même des serviteurs du Seigneur maintenant - ce n'est qu'à Lui seul qu'ils doivent s'attendre. Il faut qu'ils soient bien certains qu'ils ont été qualifiés et appelés par Lui pour l'oeuvre, avant de s'y hasarder et de se donner entièrement au service de la prédication. Il faut qu'ils détournent complètement leurs yeux des hommes, de toutes les ressources venant des hommes, de tous les soutiens humains, et qu'ils s'appuient exclusivement sur le Dieu vivant. On voit les conséquences les plus déplorables résulter du fait que l'on a agi avec légèreté dans cette solennelle question des hommes, non appelés de Dieu, ni qualifiés pour son service, abandonnant leurs occupations pour se vouer à l'oeuvre et vivre de foi, disent-ils. Des chutes déplorables en sont toujours le résultat. Les uns, lorsqu'ils commencent à voir les sérieuses réalités du chemin, sont si alarmés qu'ils perdent leur équilibre moral, et même parfois la raison pour un temps - d'autres perdent la paix - d'autres enfin retournent au monde.

Bref, nous sommes convaincus, par l'expérience de quarante années, que les cas sont fort rares où un chrétien puisse, en toute sécurité, abandonner la profession qui est son gagne-pain, afin de prêcher l'Évangile. Il faut, dans ce cas, que l'appel soit si clair et si distinct, que ce chrétien ne puisse que dire, comme Luther, à la diète de Worms: "Me voici je ne puis faire autrement - que Dieu me soit en aide! Amen". Alors il pourra être parfaitement certain que Dieu sera avec lui dans l'oeuvre à laquelle il l'a appelé, et qu'il suppléera à tous ses besoins, "selon ses richesses en gloire par le Christ Jésus". Quant aux hommes et à ce qu'ils peuvent penser de lui et de sa manière de faire, il n'a qu'à les renvoyer à son Maître. Comme il ne leur demande pas de l'entretenir, il n'a aucun compte à leur rendre, et n'est responsable qu'envers son Maître.

Mais en considérant le beau passage de 1 Cor. 9, que nous venons de citer, nous voyons que l'apôtre, après avoir pleinement établi les droits qu'il avait à être entretenu, y renonce entièrement. "Mais moi je n'ai usé d'aucune de ces choses". Il travaillait de ses mains, travaillait nuit et jour afin de n'être à charge de personne. "Ces mains", dit-il en Actes 20:34, "ont été employées pour mes besoins et pour les personnes qui étaient avec moi". Il ne convoitait ni l'or, ni l'argent, ni la robe de personne. Il voyageait, il prêchait, il visitait de maison en maison, il était l'apôtre infatigable, le zélé évangéliste, le pasteur diligent - il avait le soin de toutes les églises. N'aurait-il pas eu le droit d'être entretenu ? Assurément. L'Église de Dieu aurait dû être trop heureuse de pourvoir à tous ses besoins - mais il ne fit jamais valoir ses droits, et même il y renonça. Il se nourrissait, lui et ses compagnons, par le travail de ses mains, et cela pour exemple, comme il le dit aux anciens de l'assemblée d'Éphèse: "Je vous ai montré en toutes choses, qu'en travaillant ainsi, il nous faut secourir les faibles, et nous souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui lui-même a dit: Il est plus heureux de donner que de recevoir" (v. 35).

N'a-t-on pas sujet de s'étonner de voir ce bien-aimé et vénéré serviteur de Christ, avec tous ses grands voyages, de Jérusalem et jusqu'en Illyrie, ses immenses travaux comme évangéliste, pasteur et docteur, trouver encore le temps de travailler de ses mains pour subvenir à ses besoins et à ceux des personnes qui l'accompagnaient ? Il occupait vraiment une haute position morale. Sa vie fut une censure constante contre toute espèce d'esprit mercenaire. Les allusions ironiques des incrédules à l'égard des ministres largement payés, ne pourraient pas s'appliquer à lui. Il ne prêchait certes pas pour de l'argent.


d'après Charles Henry Mackintosh, sur Deutéronome 18 (texte entier)


Je suis le bon berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le mercenaire (qui travaille pour de l'argent) - qui n'est pas berger et à qui les brebis n'appartiennent pas - lorsqu'il voit venir le loup, abandonne les brebis et prend la fuite. Et le loup s'en empare et les disperse. C'est qu'il est mercenaire - les brebis lui importent peu.

(Jean 10:11-13)



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