Obama et Dieu : Récit d'une quête
« Le sens que je voulais donner à ma vie, les valeurs qui m’étaient les plus chères, ces interrogations que j’avais, ce sens de la tragédie aussi – tout cela était capturé dans la foi chrétienne », a-t-il confié. Mais il lui faudra encore de nombreuses années et de nombreuses lectures, comme Saint Augustin, Nietzsche ou Graham Greene, avant d’asseoir ses convictions et de se choisir une chapelle : celle de la désormais controversée église de la Trinité de Chicago, où officiait jusqu'à récemment le Pasteur Jeremiah Wright. Cette paroisse appartient à l’Eglise unitaire du Christ, un mouvement protestant né en 1957 de la réunion des Eglises évangéliques et reformée, et de la Congrégation des Eglises chrétiennes. L’Eglise Unitaire, aux Etats-Unis, compte à l’heure actuelle environ 1,2 millions de membres aux Etats-Unis, et est connue pour ses positions progressistes, notamment en matière de droits des femmes et des homosexuels. C’est là, à l’église de la Trinité, que Barack Obama se fera baptiser au début des années 90. Pendant leurs premières années de mariage, Michelle et Barack s’y rendirent 2 à 3 fois par mois. Mais après la naissance de leur première fille, leurs visites s’espacèrent nettement. Bien que la famille Obama récite le bénédicité avant les repas, les petites Malia et Sasha n’ont jamais fréquenté le catéchisme du dimanche. « Je crois en une foi qui n’est pas imposée, mais qui suscite la curiosité », a déclaré Obama à leur sujet. Depuis la polémique avec le pasteur Jeremiah Wright, qui a conduit Obama à couper tous les ponts avec lui, il n’a pas adopté de nouvelle paroisse. « En pleine campagne, et à cause de ce qui s’est passe à Trinité, cela aurait été déplacé », a-t-il expliqué à Newsweek. Mais à nouvelle vie, nouveau départ. Entre autres chantiers pour 2009, la famille Obama a prévu de se mettre en quête d’une église qui lui convienne. Quête : c’est bien le mot qui convient à l’itinéraire religieux d’Obama, qui réfute l’idée selon laquelle une seule religion conduirait à la salvation. « Je suis mon propre chemin et je n’ai pas fini de chercher, dit-il. Je garde entièrement ouverte la possibilité d’avoir tout faux. »
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