Foi, incrédulité, propres forces

La foi et l'incrédulité

"Et les hommes que Moïse avait envoyés pour reconnaître le pays, et qui revinrent et firent murmurer contre lui toute l'assemblée en décriant le pays, ces hommes qui avaient décrié le pays, moururent de plaie devant l'Éternel. Mais d'entre les hommes qui étaient allés pour reconnaître le pays, Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunné, seuls vécurent" (Nombres 14:36-38).

On est étonné en pensant que dans cette immense assemblée de six cent mille hommes, outre les femmes et les enfants, il ne se soit trouvé que deux hommes ayant foi au Dieu vivant. Nous ne parlons naturellement pas de Moïse, mais uniquement de la congrégation. Toute l'assemblée, sauf deux exceptions très remarquables, était gouvernée par un esprit d'incrédulité. Ils ne pouvaient pas croire que Dieu les introduirait dans le pays - non, ils pensaient, au contraire, que Dieu les avait amenés dans le désert pour les y faire mourir - et nous pouvons dire avec certitude qu'ils moissonnèrent les fruits de leur triste incrédulité. Les dix faux témoins "moururent de plaie", et les nombreux milliers qui reçurent leur faux témoignage furent obligés de retourner dans le désert, pour y errer çà et là, puis pour y mourir et y être enterrés.

Josué et Caleb seuls demeurèrent sur le terrain béni de la foi au Dieu vivant - de cette foi qui remplit l'âme de courage et de la plus joyeuse confiance. De ceux-là, nous pouvons dire qu'ils moissonnèrent selon leur foi. Dieu doit toujours honorer la foi qu'il a imprimée dans l'âme. C'est son propre don, et ce don, nous pouvons le dire avec respect, il ne peut que le reconnaître où qu'il se trouve.

Josué et Caleb purent, par la simple puissance de la foi, résister à un épouvantable courant d'incrédulité. Ils conservèrent leur confiance en Dieu en face de toutes les difficultés - aussi Dieu honora-t-il leur foi d'une manière signalée à la fin - car, tandis que les cadavres de leurs frères étaient tombés en poussière sur les sables du désert, eux ont foulé, de leurs pieds, les collines couvertes de vignobles et les fertiles vallées de la terre promise. Les autres avaient déclaré que Dieu les avait retirés d'Égypte pour les laisser mourir au désert - leur lot fut selon leur parole. Josué et Caleb avaient déclaré que Dieu pouvait les introduire dans le pays - leur lot fut aussi selon leur parole.

Nous avons là un principe très important: "Qu'il vous soit fait selon votre foi" (Mat 9:29). Rappelons-nous ceci: Dieu prend ses délices en la foi. Il aime à être cru - et il honorera toujours ceux qui se confient en lui. Au contraire, l'incrédulité l'afflige. Elle l'irrite, le déshonore et amène les ténèbres et la mort sur l'âme. C'est un affreux péché que de douter du Dieu vivant qui ne saurait mentir, ou de conserver des doutes lorsqu'Il a parlé! Le diable est l'auteur de toutes les questions douteuses. Il prend son plaisir à ébranler la confiance de l'âme - mais il n'a aucune puissance sur celle qui se confie simplement en Dieu. Ses traits enflammés ne peuvent jamais atteindre celui qui est abrité derrière le bouclier de la foi.

Oh! qu'il est précieux de vivre d'une vie de confiance enfantine en Dieu! Cela rend le coeur parfaitement heureux, et remplit la bouche de louange et d'actions de grâce. Cette confiance chasse tout nuage, tout brouillard - elle éclaire notre sentier des rayons bénis de la face de notre Père. D'un autre côté, l'incrédulité remplit le coeur de toutes sortes de doutes, nous fait nous replier sur nous-mêmes, obscurcit notre sentier, et nous rend vraiment misérables.

Le coeur de Caleb était plein d'une joyeuse confiance, tandis que celui de ses frères était rempli de plaintes et de murmures amers. Il en doit toujours être ainsi. Si nous voulons être heureux, nous devons nous occuper de Dieu et de ce qui le concerne. Si nous voulons être malheureux, nous n'avons qu'à nous occuper de nous-mêmes et de ce qui nous entoure. Voyez au chapitre 1 de Luc. Qu'est-ce qui ferma la bouche de Zacharie le sacrificateur ? C'était l'incrédulité. Q'est-ce qui remplissait le coeur et ouvrait la bouche de Marie et d'Élisabeth ? La foi. Là était la différence. Zacharie aurait pu se joindre à ces pieuses femmes dans leurs chants de louange, si la sombre incrédulité n'avait fermé ses lèvres. Quel tableau! Quelle leçon! Oh! puissions-nous apprendre à nous confier plus simplement en Dieu! Que l'esprit de doute soit loin de nous! Puissions-nous, au milieu de ce monde infidèle, être forts dans la foi qui glorifie Dieu.


Confiance en ses propres forces

"Et Moïse dit ces choses à tous les fils d'Israël, et le peuple mena très grand deuil. Et ils se levèrent de bon matin et montèrent sur le sommet de la montagne, disant: Nous voici - nous monterons au lieu dont l'Éternel a parlé - car nous avons péché. Et Moïse dit: Pourquoi transgressez-vous ainsi le commandement de l'Éternel ? Cela ne réussira point. Ne montez pas, car l'Éternel n'est pas au milieu de vous, afin que vous ne soyez pas battus devant vos ennemis - car l'Amalékite et le Cananéen sont là devant vous, et vous tomberez par l'épée - car, parce que vous vous êtes détournés de l'Éternel, l'Éternel ne sera pas avec vous. Toutefois ils s'obstinèrent à monter sur le sommet de la montagne - mais l'arche de l'alliance de l'Éternel et Moïse ne bougèrent pas du milieu du camp. Et les Amalékites et les Cananéens qui habitaient cette montagne-là, descendirent, et les battirent, et les taillèrent en pièces jusqu'à Horma" (Nombres 14:39-45).

Quelle foule de contradictions dans le coeur humain! Lorsqu'ils avaient été exhortés à monter dans l'énergie de la foi, et à posséder le pays, ils avaient reculé et refusé de marcher. Ils s'étaient jetés à terre et avaient pleuré lorsqu'ils auraient dû monter et conquérir. En vain le fidèle Caleb leur avait attesté que l'Éternel les introduirait dans la montagne de son héritage et les y fixerait - qu'Il pouvait le faire - ils ne voulurent pas monter alors, parce qu'ils ne savaient pas se confier en Dieu. Mais maintenant, au lieu de courber la tête et d'accepter les voies du gouvernement de Dieu, ils veulent monter, se confiant en eux-mêmes, dans leur présomption.

Combien il était vain, hélas! de vouloir marcher sans avoir le Dieu vivant avec soi. Sans Lui, ils ne pouvaient rien faire. Lorsqu'ils auraient pu l'avoir, ils ont craint les Amalékites - mais maintenant, quoique sans Dieu, ils s'obstinent à affronter ce même peuple: "Nous voici - nous monterons au lieu dont l'Éternel a parlé". C'était plus facile à dire qu'à faire. Un Israélite sans Dieu ne pouvait pas se mesurer avec un Amalékite. Il est très remarquable que lorsque Israël refuse d'agir dans l'énergie de la foi, lorsqu'il tombe sous la puissance d'une incrédulité qui déshonore Dieu, Moïse leur montre les difficultés qu'ils avaient eux-mêmes alléguées pour désobéir. Il leur dit: "Les Amalékites et les Cananéens sont là devant vous".

Cela est plein d'instruction. Par leur incrédulité, ils avaient exclu Dieu - en conséquence il ne s'agissait évidemment plus de rien que d'Israël et des Cananéens. La foi aurait placé la question entre Dieu et les Cananéens. C'était précisément la manière dont Josué et Caleb envisageaient la chose, lorsqu'ils disaient: "Si l'Éternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays-là et nous le donnera, un pays qui ruisselle de lait et de miel. Seulement, ne vous rebellez pas contre l'Éternel - et ne craignez pas le peuple du pays, car ils seront notre pain: leur protection s'est retirée de dessus eux, et l'Éternel est avec nous - ne les craignez pas".

C'est là que se trouve le grand secret. La présence de l'Éternel au milieu de son peuple lui garantit la victoire sur tous les ennemis. Mais s'Il n'est pas avec eux, ils sont comme l'eau répandue sur la terre. Les dix incrédules avaient déclaré qu'ils étaient comme des sauterelles en présence des géants - et maintenant, Moïse, les prenant au mot, leur déclare, pour ainsi dire, que des sauterelles ne peuvent pas se mesurer avec des géants. Si, d'un côté, cette parole est vraie: "il vous sera fait selon votre foi" - d'un autre côté, celle-ci est vraie aussi: "il vous sera fait selon votre incrédulité".

Or le peuple s'était enhardi, croyant être quelque chose, tandis qu'il n'était rien. Oh! qu'il est misérable d'oser marcher dans sa propre force! Quelle défaite et quelle confusion! Il doit en être ainsi. Le peuple, dans son incrédulité, abandonnait Dieu - Dieu à son tour abandonnait le peuple à sa vaine présomption. Ils n'avaient pas voulu marcher avec Dieu par la foi - Dieu ne voulait pas aller avec eux dans leur incrédulité: "Mais l'arche de l'alliance de l'Éternel et Moïse ne bougèrent pas du milieu du camp". Ils allèrent sans Dieu - aussi durent-ils s'enfuir devant leurs ennemis.


d'après Charles Henry Mackintosh, sur Nombres 14 (texte entier)


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